Selon le SECO, les risques psychosociaux représentent actuellement un des plus grands défis pour la santé et la sécurité au travail. Les responsables d’entreprises doivent fixer des mesures préventives pour la protection de la santé psychique. Les facteurs de risques psychosociaux au travail sont des éléments négatifs pour la santé dans le cadre de l’activité professionnelle, de l’organisation du travail et des conditions sociales. En Suisse les contraintes les plus fréquentes sur le plan organisationnel sont le rythme de travail, la pression par rapport aux délais et les interruptions de travail. La gestion des risques psychosociaux au sein d’une entreprise suppose l’implication de toute la lignée managériale, les spécialistes de la prévention dans l’entreprise, responsables de la sécurité, DRH, spécialistes MSST, etc
On parle de souffrance éthique, de qualité empêchée lorsque la personne qui travaille n’a pas les moyens de faire un travail de qualité en raison de l’organisation du travail ou des moyens dont elle dispose. Elle est alors contrainte de faire des activités qui heurtent sa conscience.
il faut parfois travailler contre ses émotions Certaines activités sont émotionnellement éprouvantes par nature, notamment celles qui mettent le salarié en situation d’être en contact au quotidien avec des sujets en souffrance (établissements de soins, centres de détention, agents d’accueil des services de prestations, enseignement, santé, etc).
Des employés peuvent ressentir de l’injustice organisationnelle lorsque la même règle ne s’applique pas de la même manière à l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise.
Quelques exemples d’indicateurs de risques psychosociaux liés au travail, fréquemment utilisés:
3 méthodes permettent de déterminer les dangers qui émanent des contraintes mentales aux postes de travail. Toutes ces méthodes exigent l’implication des travailleurs concernés. Pour conduire ces investigations, il est conseillé de recourir à des experts externes à l’entreprise: en effet, les collaborateurs parlent de manière plus ouverte de leurs conditions de travail à des personnes extérieures à l’entreprise.
Quelle que soit la méthode retenue, les points suivants devront être investigués : intensité du travail, soutien social ( direction et collègues), estime, temps de travail.
Les avantages de la conduite d’entretiens pour évaluer les RPS Les entretiens peuvent être directifs, semi-directifs, individuels, collectifs, etc Ils permettent d’accéder au vécu des agents et de mettre en évidence les mécanismes par lesquels les facteurs de risque mettent en difficulté les agents.
Les inconvénients de la conduite d’entretiens pour évaluer les RPS Pour conduire ces entretiens, il faut disposer de ressources importantes et l’anonymat est difficile à garantir.
Les avantages de l’enquête par questionnaire pour évaluer les RPS L’enquête par questionnaire permet de présenter un diagnostic à travers des chiffres et des diagrammes, d’éviter ainsi toute controverse. Tous les collaborateurs peuvent participer, cette méthode d’évaluation est plus rapide que les autres.
Les inconvénients de l’enquête par questionnaire pour évaluer les RPS L’analyse et la restitution des résultats de l’enquête par questionnaire nécessitent de grandes compétences. Il faut également être en mesure de garantir l’indépendance de l’analyse.
Les avantages de l’observation directe du travail L’observation directe du travail permet de se centrer sur le travail tel qu’il est réalisé, d’enrichir l’analyse entre le travail réel et le travail prescrit et de repérer ce que les agents ne verbalisent pas. Les inconvénients de l’observation directe du travail Cette observation directe du travail requiert beaucoup de temps et toutes les activités professionnelles ne s’y prêtent pas.
Ces diverses méthodes, questionnaire, entretiens, observation du travail peuvent être associées, elles sont complémentaires.
Les risques psychosociaux doivent être intégrés dans le système de gestion de la santé de l’entreprise puisqu’ils doivent bien être gérés de façon aussi systématique que les autres risques professionnels en matière de sécurité au travail et de protection de la santé.
Les entreprises peuvent se faire aider et faire appel à des spécialistes externes, essentiellement des spécialistes MSST. La méthode MSST comporte 3 étapes et 10 points
Pour mémoire on considère comme contrainte néfaste une sollicitation excessive, qui résulte d’un déséquilibre permanent entre les exigences et les moyens d’action disponibles.
Principes directeurs, objectifs de sécurité : engagement de la direction L’engagement de la direction en faveur de la prévention des risques psychosociaux conditionne sa réussite. Cet engagement doit se manifester par des actions concrètes, être clairement affiché dans les pirncipes directeurs et les objectifs de l’entreprise.
Organisation de la sécurité : organisation de la protection de la santé La répartition des tâches entre les différents acteurs doit être très claire et consignée par écrit : ressources humaines, responsables hiérarchiques, spécialistes de la protection de la santé et de la sécurité au travail, etc
Formation, instruction, information : information et formation de l’encadrement et de l’ensemble des collaborateurs. L’encadrement doit connaître ses droits et ses devoirs dans le domaine de la protection de la santé et de l’intégrité personnelle. Ils doivent savoir ce qui rend une organisation du travail saine, également déceler et gérer les problèmes, afin d’éviter qu’ils ne s’amplifient. Les collaborateurs doivent être informés de leur possibilité de participation et de leur devoir pour prévenir les atteintes à la santé. Ils doivent savoir qu’il existe un règlement d’entreprise concernant la gestion des risques psychosociaux.
Règles de sécurité : règles concernant la gestion des risques psychosociaux L’ensemble des employés de l’entreprise doit connaître les codes de conduite en vigueur dans l’entreprise, notamment à propos de l’atteinte l’intégrité personnelle par le mobbing, le harcèlement sexuel, toute forme de violence ( qu’elle émane de tiers ou de travailleurs), la consommation d’alcool et autres substances psychoactives. En cas de survenue d’un problème, les employés doivent savoir vers qui se tourner.
Détermination des dangers, évaluation des risques : déterminer les dangers liés aux contraintes psychiques néfastes au travail Il faut surveiller régulièrement les indicateurs de contrainte psychique néfastes et s’il existe des indices de ces contraintes néfastes, il faut réaliser une analyse systématique de ces dangers liés aux contraintes psychiques, en associant les travailleurs à la démarche. Recourir à un professionnel externe peut faciliter cette tâche, notamment pour la préservation de l’anonymat.
Quelques exemples d’indicateurs de la présence de contraintes psychiques néfastes : cas concrets actuels ou passés de mobbing, harcèlement, pas de droit à la participation des travailleurs aux questions de sécurité au travail et de protection de la santé, surveillance des travailleurs par des systèmes de surveillance et de contrôle, absence d’indicateurs à propos du nombre des absences, de la satisfaction au travail, absence d’entretiens de retour après de longues absences, etc
Planification et réalisation des mesures : mesures contre les contraintes psychiques néfastes. Ces mesures doivent reposer sur une analyse et tous les employés de l’entreprise doivent être associés pour trouver des solutions et mettre en place des actions concrètes et efficaces.
Organisation en cas d’urgence : soutien après des évènements traumatisants Il faut anticiper la survenue d’un évènement traumatisant, tout acte de violence dans l’entreprise et savoir qui interviendra aussitôt après l’évènement pour fournir un soutien ( y compris des professionnels externes).
Participation : participation des travailleurs La législation donne le droit aux employés d’être consultés et informés sur toutes les questions relatives à la sécurité et la protection de la santé y compris sur les risques psychosociaux.Les travailleurs doivent être associés à toutes les étapes de la démarche, à la recherche de solution, etc
Protection de la santé : protection de la santé mentale et physique La protection de la santé comporte la prévention des dangers liés aux contraintes psychiques et physiques néfastes et la prévention de l’intégrité personnelle. Les autres points MSST listent les mesures requises.
Contrôle, audit : évaluation Il faut bien sûr vérifier ensuite régulièrement si les mesures de protection prises par l’entreprise contre les risques psychosociaux sont efficaces et pertinente.
Rappel des bases légales : la Loi sur le travail et ses ordonnances, ainsi que le Code des obligations précisent que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver la santé physique et morale de ses travailleurs.
La prévention des risques psychosociaux passe par une analyse des contraintes psychologiques et organisationnelles sur le lieu de travail, qui peut se faire selon 4 axes, puisque toute personne qui travaille se trouve au centre de 4 séries de contraintes psychologiques et organisationnelles :
On distingue 3 niveaux de prévention pour les risques psychosociaux.
La prévention primaire est une prévention collective qui a pour but d’éviter le risque. Cette approche est centrée sur les déterminants du travail : organisation du travail, conditions de travail, relations de travail.
La prévention primaire met l’accent sur l’organisation de l’entreprise, elle consiste à anticiper les problèmes, développer une culture de prévention. C’est une démarche de compréhension et d’anticipation des difficultés avérées ou probables.
La prévention primaire est considérée comme la plus efficace mais c’est malheureusement la moins utilisée car la plus difficile à mettre en œuvre.
La prévention secondaire des risques psychosociaux aide les individus à faire face aux risques La prévention secondaire met l’accent sur l’individu, elle consiste à identifier les problèmes récurrents et à rechercher une amélioration spécifique vers une population de collaborateurs identifiée et exposée.
Il est toujours possible d’augmenter les ressources, si l’on ne peut pas diminuer les contraintes.
La prévention secondaire aide l’individu à faire face au risque, elle permet souvent d’aller vers une démarche plus globale. La mise en place de dispositifs pour gérer les conflits fait également partie de la prévention secondaire. Le recours à une personne de confiance constitue un des éléments du dispositif que l’entreprise doit mettre en œuvre en matière de prévention des risques psychosociaux.
Elle consiste à traiter les problèmes liés à l’urgence : soutien psychologique, mesures de protection.
La prévention tertiaire est la plus utilisée, c’est pourtant la moins efficace dans la durée.
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2014 ATOUSANTE par edenweb
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