Le plomb est un métal lourd utilisé depuis l’Antiquité dans de nombreuses applications parce qu’il est très résistant à l’usure : ses nombreuses propriétés physiques (densité élevée, point de fusion bas, malléabilité, résistance et imperméabilité) permettent de nombreuses applications. Le plomb a été largement utilisé dans la construction pour la fabrication de conduites d’eau et comme pigment de peintures (céruse), contaminant ainsi largement la population dans sa vie quotidienne. Il a été interdit pour ces utilisations mais est encore utilisé dans l’industrie( métallurgie, horlogerie, etc) l’imprimerie et les carburants automobiles. Le plomb est également présent dans l’environnement. En fonction du niveau d’exposition, le plomb peut provoquer divers effets sur la santé.
Le plomb absorbé est éliminé dans les urines et les selles. Toute présence ce plomb dans l’organisme témoigne d’une contamination : exposition au plomb lors du travail mais également contamination environnementale.
L’exposition régulière à des taux élevés de plomb provoquait le saturnisme, ensemble de symptômes résultant de la toxicité du plomb sur le sang, le système nerveux et le système digestif. Le saturnisme est désormais rarissime : il se caractérisait par fatigue, irritabilité, ralentissement des réactions, mais également diminution des capacités intellectuelles, lésions irréversibles du cerveau, crampes, pouvant conduire au coma, voire même au décès de la personne.
L’anémie est une manifestation classique de l’intoxication par le plomb, elle dépend de la dose et résulte de plusieurs mécanismes :
Le plomb a une action sur la synthèse de l’hème qui est le pigment de l’hémoglobine, contenu dans les globules rouges. En effet, il peut altérer plusieurs réactions enzymatiques nécessaires à la production de l’hémoglobine. C’est ainsi que l’on pourra observer dans l’organisme une augmentation du précurseur de l’hème et donc de son excrétion: l’acide delta amino levulinique. Le taux dans le sang ainsi que son excrétion urinaire augmente. Cette diminution de production d’hémoglobine affecte l’érythropoièse et peut se traduire par une anémie.
Le plomb a des effets sur le foetus : en cas de grossesse, il peut provoquer des avortements, des accouchements prématurés. Le plomb présent dans l’organisme est transmis au foetus et ensuite à l’enfant en cas d’allaitement : il peut entraîner un retard du développement psychomoteur et mental de l’enfant, car il atteint le système nerveux pendant le développement du fœtus.
L’exposition au plomb est contre-indiquée chez une femme enceinte ou qui allaite
Le plomb peut également altérer la morphologie et la fonction des spermatozoïdes chez l’homme et provoquer des troubles de la fertilité.
Ces effets du plomb sont sensibles sur le cerveau en plein développement du fœtus et du jeune enfant. Chez l’adulte, une exposition prolongée peut provoquer des troubles du système nerveux central :une diminution de la concentration et de la mémoire. Des atteintes du système nerveux périphériques ont été décrites depuis longtemps surtout en cas d’exposition importante et chronique. Des études mettent également en évidence une atteinte du système nerveux autonome ( système parasympathique).
Le chromate de plomb et l’acétate de plomb provoquent le cancer chez les animaux de laboratoire. Chez l’homme, l’arséniate de plomb, en revanche, est considéré comme cancérogène.
En 2004, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé le plomb comme substance probablement cancérogène pour l’homme (groupe 2A). Le plomb est également classé comme reprotoxique de catégorie 1 par l’Europe.
On ne dispose pas d’études mettant en évidence la néphrotoxicité du plomb chez les travailleurs exposés au plomb. Des effets du plomb au niveau des tubules rénaux ont été mis en évidence dans certaines conditions d’exposition.
Une surexposition au plomb pourrait inhiber le métabolisme hépatique de certains médicaments.
Une augmentation de la pression artérielle a pu être observée.
Par le passé, quand les expositions étaient très élevées, des « coliques de plomb » ont été décrites ( douleurs intestinales importantes)
Compte-tenu des effets possibles du plomb sur l’organisme, il est indispensable de limiter au maximum l’exposition. Il faut éviter de respirer les poussières de plomb et d’ingérer du plomb avec les mains sales ( en fumant avec des mains contaminées par du plomb par exemple, ou en mangeant dans une atmosphère contaminée par le plomb). Il est indispensable de se laver très régulièrement les mains, de se doucher quotidiennement en sortant de l’atelier, de ne pas se ronger les ongles, de ne pas boire ou manger dans les ateliers, etc
Deux vestiaires doivent être aménagés près de la sortie de l’entreprise, l’un réservé aux vêtements de la ville, l’autre pour les vêtements de travail (installation de douches entre les deux vestiaires). Le nettoyage des vêtements doit être assuré par l’entreprise afin que les employés ne rapportent pas de poussières de plomb à leur domicile.
Le principal biomarqueur d’imprégnation au plomb est la plombémie (taux de plomb dans le sang), qui est un bon indicateur de la dose interne de plomb. En complément de ce monitoring biologique, le monitoring ambiant permet de suivre les niveaux d’exposition et d’apporter si nécessaire, des actions correctives aux installations et procédés de travail.
Les travailleurs exposés au plomb font l’objet d’un assujettissement Suva et bénéficient d’examens médicaux préventifs.
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