Des millions de tonnes d’amiante ont été utilisées et transformées à travers le monde ( il s’agissait de chrysotile dans 90% des cas). Encore aujourd’hui certains pays vantent les bienfaits de l’amiante. En Suisse l’amiante est interdite depuis 1990, et théoriquement les travailleurs ne devraient plus être exposés depuis cette date. Mais dans certains travaux de transformation et rénovation dans des immeubles anciens, de même dans le cadre de collecte de déchets et recyclage de gravats, une exposition à l’amiante demeure possible. Il est primordial de dépister le plus précocement possible les pathologies qui apparaissent parfois des décennies après l’exposition, afin de les traiter et tenter de les guérir.
Pendant les 15 ans qui suivent l’exposition, on observe rarement des affections pulmonaires ou des tumeurs liées à l’amiante. La Suva décide que les travailleurs qui atteignent ou dépassent la dose cumulative mentionnée de 0,1 FA ( fibres/années) ou qui sont actuellement exposés à l’amiante ne subiront plus qu’un examen tous les 5 ans si le début de l’exposition ne remonte qu’à moins de 15 ans.
Fibres/années (FA): la dose de 0,1 fibres/années (FA) correspond à une concentration moyenne au poste de travail de 0,1 fibre respirable par ml d’air durant une année de travail. Cette durée correspond à 8 heures par jour, 5 jours par semaine et 48 semaines par année, ce qui donne 1920 heures arrondies à 2000 heures. Par analogie, une dose cumulative de 0,1 fibres/années correspond également à une exposition à 1 fibre par ml d’air durant 192 ou 200 heures de travail. D’autres exemples peuvent être déduits de la même façon.
Cette définition de FA est extraite de ce document de la Suva : Exposition à l’amiante et prévention en médecine du travail
Ces examens sont toujours d’actualité y compris chez les personnes actuellement exposées : en effet, les travaux de traitement de l’amiante imposent le port d’équipement de protection avec adduction d’air et il est nécessaire d’éliminer toute pathologie sous-jacente. A l’occasion de ces examens, les travailleurs seront également informés des dangers de l’amiante ;
Les employés qui ne sont plus exposés à l’amiante ou ne travaillent plus dans leur entreprise d’origine bénéficient d’un examen de contrôle quand ils atteignent une charge cumulative minimale. A l’âge de 75 ans, la personne peut décider de ne plus participer à ce programme de prévention ( ce qui n’impacterait pas son droit aux assurances si une pathologie liée à l’amiante survenait).
Dans certains cas, un scanner de dépistage est réalisé.
La Tomodensitométrie thoracique est plus sensible et plus spécifique que la radiographie conventionnelle : grâce à de faibles doses de rayons X et à la technique spiralée, la TDM détecte plus souvent et à des stades plus précoces les tumeurs pulmonaires chez des anciens fumeurs et des personnes anciennement exposées à l’amiante. L’emploi d’un scanner hélicoidal à faible dose permet d’abaisser le risque de mortalité chez les personnes qui présentent un risque augmenté de cancer du poumon. Puisque dépisté à un stade précoce le traitement permet plus souvent d’obtenir la guérison. La Suva recommande donc une TDM dans certains cas.
Certains marqueurs ont un taux élevé en cas de pathologie maligne due à l’amiante :
Nénamoins, selon l ‘American Journal of respiratory and Critical Care Medicine, ces marqueurs ne peuvent pas être retenus actuellement.
La Suva a mis en place un programme de prévention spécifique du cancer du poumon lié à l’exposition à l’amiante, elle présente toutes les études qui ont conduit à établir son programme de dépistage dans son document
Factsheet : Prévention du cancer du poumon chez les personnes exposées à l’amiante: dépistage par tomodensitométrie
L’emploi de TDM héliocoïdale à faible dose d’irradiation, a montré que, surtout chez les fumeurs âgés, mais également chez les personnes exposées à l’amiante par le passé, les tumeurs pulmonaires pouvaient être détectées plus fréquemment et à des stades plus précoces, ce qui se traduit par une amélioration de la survie à cinq ans. En effet elle permet de dépister des cancers à un stade auquel il existe encore des options thérapeutiques efficaces et des perspectives de rémission totale. Mais il y a un inconvénient puisque la tomodensitométrie implique une exposition plus élevée aux rayonnements que la radiographie standard.
Un questionnaire médical, un examen du cœur et des poumons ainsi qu’un examen des fonctions pulmonaires sont conduits tous les deux ans par un médecin de la prévention de la médecine du travail.
Dépistage du cancer du poumon lié à l’amiante chez les fumeurs Un dépistage par scanner annuel est organisé chez les fumeurs exposés à l’amiante lorsque la seule exposition à l’amiante ou l’exposition combinée à l’amiante et au tabac correspond à un risque élevé de cancer du poumon équivalent à une consommation tabagique de 30 paquets-année (critères d’inclusion du NLST). Chez un fumeur ce scanner est réalisé y compris dans le cas où les critères d’Helsinki ne sont pas remplis.
Pour mémoire, une consommation de 30 paquets-année, correspond à la consommation d »1 paquet de 20 cigarettes par jour pendant 30 ans.
Dépistage du cancer du poumon lié à l’amiante chez les non-fumeurs, Un dépistage par scanner annuel est recommandé chez le non fumeur qui a été exposé à l’amiante seulement dans les cas où un cancer du poumon serait reconnu comme maladie professionnelle, c’est à dire lorsque les critères d’Helsinki sont remplis.
Rappel des critères d’Helsinki
Le cancer pulmonaire est considéré comme résultant de l’exposition professionnelle à l’amiante si au moins un des critères suivants (critère d’Helsinki) est retrouvé :
Ces critères d’Helsinki sont déterminants pour la reconnaissance d’un cancer du poumon dû à une exposition à l’amiante : un cancer du poumon diagnostiqué dans le cadre d’un dépistage par scanner ne sera pas toujours reconnu comme maladie professionnelle, s’il ne répond pas à ces critères.
La suva adresse une lettre personnelle aux personnes âgées de 55 à 75 ans entrant dans le cadre de la prévention de la médecine du travail ou atteintes de maladies professionnelles dues à l’amiante, pour les informer de l’offre de dépistage par scanner annuel.
Les travailleurs ont la possibilité de discuter de cette option avec les spécialistes en pneumologie de la division médecine du travail. Les résultats du scanner sont appréciés par un spécialiste en radiologie et si besoin un pneumologue. Le médecin de famille, le médecin de la prévention de la médecine du travail et le pneumologue sont informés des résultats de l’examen par l’établissement de radiologie.
La demande d’admission dans le programme doit être adressée au secteur prévention médecine du travail de la Suva ( case postale 6002 Lucerne)
Pour ces personnes atteintes de maladies professionnelles dues à l’amiante, la Suva organise tous les ans un questionnaire médical, un examen du cœur et des poumons et un examen des fonctions pulmonaires par le médecin de famille ou par un pneumologue.
La procédure d’information est la même que celle de la prévention de la médecine du travail.
Sites internet conseillés :
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2014 ATOUSANTE par edenweb
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