Toute personne exposée professionnellement à du sang ou d’autres liquides biologiques doit connaître la procédure à suivre en cas d’accident d’exposition au sang ou liquide biologique (AES). En effet, ces expositions professionnelles au sang ou aux liquides biologiques sont associées à un risque d’infection par des agents infectieux, principalement le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC). La procédure est rédigée par le médecin du travail et diffusée à l’ensemble des collaborateurs. Les soins correspondants doivent être disponibles 24H sur 24. Un kit AES doit être disponible dans l’entreprise.
Par conséquent toute blessure avec un objet souillé de sang, ou toute projection de sang ou autres liquides biologiques dans les yeux ou la bouche doit être considérée comme AES. Une morsure par un patient par exemple doit être considéré comme AES. A noter que la salive et les crachats ne sont pas considérés comme des liquides pouvant transmettre le VHB, le VHC ou le VIH, sauf s’ils sont visiblement teintés de sang.
éventuellement avec de la bétadine, ou de la chlorhexidine mais des allergies sont décrites avec ces désinfectants. Réaction anphylactique avec chlorhexidine
Il est important d’éliminer aussitôt l’éventuel objet qui a causé la blessure, afin que personne d’autre ne se blesse à son tour. Il n’est pas recommandé d’analyser l’aiguille ou tout autre objet à l’origine de l’AES, la validité des résultats n’étant pas connue et leur interprétation sujette à caution, sans oublier les risques de blessures du personnel lors des manipulations ultérieures du matériel souillé.
Les éléments suivants doivent être notés avec soin et transmis au médecin qui pourra alors évaluer le risque de transmission d’agents infectieux et poser éventuellement l’indication d’une prophylaxie post exposition (PEP) :
La victime doit contacter dans l’heure qui suit l’accident le médecin du travail ou un autre médecin référent choisi au préalable par l’entreprise, ou éventuellement un service d’urgence hospitalier en cas d’indisponibilité du médecin.
Le médecin donnera alors toutes les informations sur le suivi à mettre en place : après avoir évalué le risque de contamination en fonction du type de blessure, et des informations qu’il détient éventuellement à propos du patient source, il décidera des sérologies à réaliser, de l’administration de vaccin, d’immunoglobulines et s’il faut ou non mettre en place une prophylaxie post-expositionnelle. Il assurera également le suivi médical et clinique dans les mois qui suivent l’AES ,
Dans tous les cas les médecins s’appuient sur les algorithmes décisionnels des HUG pour la prise en charge des accidents d’exposition au sang ou liquide biologique pour établir le suivi de la victime et en cas de difficultés peuvent contacter l’infectiologue des HUG. Si c’est un service d’urgence hospitalier qui prend en charge la victime aussitôt après l’AES, prescrit les examens et un traitement éventuel, il faudra s’assurer que les résultats seront bien également transmis au médecin du travail puisque c’est bien le médecin du travail ou le médecin référent noté sur la procédure lui qui assurera ensuite le suivi de la victime de l’AES.
Le médecin qui évalue le cas doit estimer, d’après les informations fournies par la personne exposée, si une anamnèse détaillée du patient source se justifie pour poser l’indication d’une prophylaxie post exposition, PEP ( PEP VIH ou PEP VHB). L’examen du dossier, l’anamnèse et l’examen du patient-source seront réalisés par un médecin. Il s’attachera à identifier la présence possible d’infections aiguës ou chroniques (en particulier VIH, VHB, VHC) et de facteurs de risque.
Si le médecin le juge nécessaire, des sérologies peuvent être réalisées chez le patient source mais en principe après avoir obtenu son consentement éclairé. En cas de résultats positifs, ceux-ci doivent être transmis au patient.
Lorsque le patient source n’est pas en mesure de répondre aux questions et de donner son accord pour une sérologie (troubles de la conscience, anesthésie) il est recommandé, dans l’intérêt du personnel exposé, de pratiquer une sérologie VIH en urgence et d’informer le patient ultérieurement, selon les recommandations de la SUVA et de l’OFSP
Si le patient source refuse les examens sérologiques, la prise en charge du personnel exposé et la décision d’instaurer une prophylaxie post-exposition au VIH (PEP VIH) et au besoin à l’hépatite B (PEP VHB) sera déterminée après évaluation de la probabilité d’une infection chez le patient source. En cas de doute, une PEP sera généralement proposée. Un suivi sérologique de la victime sera pratiqué dans tous les cas. L’intervention du médecin cantonal peut être requise pour poser l’indication d’une prise de sang d’office et ainsi éviter d’imposer au soignant un traitement inutile.
Lorsque le patient source n’est pas connu (par exemple piqûre par une aiguille dans une poubelle ou un container), une prise en charge et au besoin une PEP seront proposées en fonction de l’évaluation du risque infectieux selon la provenance supposée ou connue de l’aiguille et du délai minimal estimé entre l’utilisation de l’instrument et la piqûre. L’existence de patients infectés VIH, VHB ou VHC dans le service concerné sera en particulier déterminante. Dans ce cas, on examinera avec attention la probabilité que l’objet concerné ait été utilisé pour ces patients.
Si l’on se réfère à l‘algotithme des HUG, il est noté : pour l’exposition au VIH, il n’y a pas de risque de transmission si le délai d’utilisation est inconnu, c’est le cas lorsqu’une personne se pique avec un aiguille qui se trouvait dans une poubelle ou avec un objet souillé de sang sec. Par contre, pour le VHC, le risque de transmission est présent même lorsque le délai d’utilisation est inconnu.
L’accident d’exposition au sang doit être annoncé à l’employeur en vue d’établir une déclaration à l’assurance accident.
En effet, l’application des précautions standard et des mesures de contrôle de l’infection permet de réduire considérablement les risques d’accidents exposant au sang (AES) et donc des infections qui peuvent être transmises par cette voie. La vaccination contre l’hépatite B chez le personnel de santé a permis de diminuer les infections chez le personnel de santé.
En effet si le personnel soignant est vacciné, avec une sérologie qui prouve qu’il est répondeur à la vaccination, AC anti-HBS supérieurs à 100U/l, aucun dosage des anti-HBS n’est nécessaire, ni rappel vaccinal ( il suffira de réaliser une sérologie dans les 24 à 48 heures qui suivent l’accident d’exposition au sang). Par contre dans les autres cas, statut vaccinal incomplet ou inconnu, il faudra réaliser en urgence une sérologie et 1 dose de vaccin hépatite B, éventuellement également des immunoglobulines, si le patient source est VHB+.
Par ailleurs, la prise en charge systématique des personnes après exposition potentielle au VIH, VHB ou VHC et l’administration au besoin d’un traitement prophylactique sont des mesures essentielles pour réduire le risque d’infection au minimum.
Les précautions suivantes font également l’unanimité pour prévénir les AES :
Centre de référence pour les infections transmissibles par le sang en milieu professionnel, c/o Division autonome de médecine préventive hospitalière universitaire vaudoise (CHUV) Rue du Bugnon 46, 1011 Lausanne Tél. 021 314 02 75, fax 021 314 02 49 (heures de bureau) Courriel: cnrs@hospvd.ch
Referenzzentrum für blutübertragbare Infektionen im Gesundheitsbereich, c/o Abteilung Infektionskrankheiten und Spitalhygiene, Universitätsspital Rämistrasse 100, 8091 Zürich Tél. 044 255 33 22, fax 044 255 44 99, Courriel: stichverletzungen@usz.ch La nuit et le week-end (cas urgents): 044 255 11 11, demander le médecin référent en infectiologie (Konsiliararzt Infektiologie).
Vous pouvez lire également les articles suivants
Sites internet conseillés
Retrouver mon profil : Dr Marie-Thérèse Giorgio
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site dans le navigateur pour mon prochain commentaire.
Δ
2014 ATOUSANTE par edenweb
Pour améliorer votre expérience utilisateur, notre site utilise des cookies. Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectées lors de votre utilisation de leurs services.La consultation des informations qui sont publiées sur notre site vaut accord de votre part. Pour plus d'information nous vous invitons à consulter nos Informations concernant l’utilisation des cookies.