Nous sommes parvenus à l’ère du web 3.0, l’internet des choses, des objets connectés puisque nous pouvons désormais tout connecter à internet ; Nous avons seulement quelques années de recul vis-à-vis de ces objets connectés, mais il y aurait déjà actuellement 20 millions d’objets internet, dont 50 000 objets connectés en langue française.Certains de ces objets ne sont que des gadgets mais d’autres semblent très prometteurs pour améliorer la prise en charge de plusieurs problèmes de santé publique. Tous ces objets équipés d’une puce ou d’un capteur sont reliés à internet et génèrent ainsi beaucoup de données que l’on désigne par big data pour lequel se développe tout un écosystème. Le big data correspond à l’augmentation exponentielle du volume des données d’un système d’information. Ces données vont pouvoir être utilisées massivement et constituent une formidable ressource pour la recherche mais tout le monde s’inquiète de l’utilisation de ces données…
Un objet connecté permet de mesurer ses propres paramètres, ses propres constantes, que l’on nomme « quantified self » : prise de poids, tension artérielle, activité physique, temps et qualité du sommeil, glycémie, performance sportive, etc
L’objet connecté en réalisant une auto-mesure de soi permet de mieux se connaître, de devenir acteur de sa santé.
Par exemple l’OMS recommande de faire 10 000 pas par jour : on observe qu’une personne dotée d’un objet connecté pour compter ses pas, ( bracelet connecté) marche 2 000 pas de plus à partir du moment où elle les compte. Les objets connectés produits aux Etats-Unis sont plutôt orientés sur la forme physique, le bien-être, la santé au sens large, alors qu’en Europe, les objets sont davantage focalisés sur un problème de santé précis : diabète, hypertension artérielle, etc
Il existe une multitude d’objets connectés dans le domaine de la santé :
des lentilles de contact permettent de connaître la glycémie grâce à une mesure au niveau du liquide oculaire, un bracelet autour du poignet, fuel band, enregistre tous les mouvements de celui qui le porte ( c’est un tracker d’activité) : un objectif d’activité est fixé le matin, une alerte est créée et informe la personne si elle ne bouge pas assez ( de bons résultats sont observés chez des personnes en surpoids qui ne bougent pas assez, au sein d’un groupe ou d’une famille une émulation peut se créer, puisque les informations peuvent être partagées), Ce tracker d’activité peut également enregistrer les diverses phases de sommeil, tensiomètre connecté ( les données recueillies sont surtout partagées avec le médecin traitant), etc
Les données personnelles de santé collectées n’ont à ce jour aucun statut : ces données qui représentent indirectement la personne, appartiennent à priori au patient…
En Europe la connectivité est encore perçue comme gadget pour des individus branchés, alors que les américains s’attendent à ce que tout système soit connecté. Aux Etats-Unis, les entreprises développent des plate-formes d’engagement comme Keas pour que leurs employés puissent suivre leurs données de santé et bien-être.
Mais cet accès aux données inquiète… Les données collectées par les objets connectés sont hébergées sur des Clouds sécurisés, seul l’individu a accès à ses propres données (les industriels doivent être en mesure de rassurer les utilisateurs quant à la sécurisation des données). Des américains acceptent par exemple d’adresser leur valeur de tension artérielle tous les jours, dans le cadre d’une étude actuellement en cours : ponctuellement ils sont donc d’accord que l’on accède à leurs données de santé. Le modèle économique de ces objets connectés repose sur la vente des données collectées ( anonymisées) : ces données permettent en effet de mieux connaître les populations, notamment dans les pays émergents.
Ces données sont appelées big data :
Le marché a effectivement été envahi par de nombreux objets connectés gadgets qui sont préjudiciables à l’image qu’ils véhiculent, certains médecins considèrent que tous ces objets sont des gadgets. Pourtant certains objets connectés peuvent conduire à modifier les habitudes dans le domaine du sport, de l’alimentation. En effet il est difficile de changer nos mauvaises habitudes dans tous ces domaines, nous avons des automatismes psychologiques. Ces objets connectés nous donnent un tableau de bord avec divers paramètres ( activité physique, rythme cardiaque moyen, etc): les paramètres mesurés sont donc suivis puis améliorés. Les micro décisions sont suivies de micro gratifications. Nous sommes dans uns société qui mesure tout, plus on se mesure, plus on fait attention :
Ces objets connectés pourront faciliter la prise en charge de certaines pathologies. En effet, la population mondiale évolue, augmente beaucoup compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie. Le nombre de personnes âgées va très prochainement dépasser celui des personnes jeunes, de nombreuses pathologies liées à la vieillesse devront être pris en charge. Le coût du diabète, par exemple, ne cesse de progresser, il représente chaque année 245 milliards de dollars aux USA et 140 milliards en Europe. L’impact économique d’un objet connecté pourrait être très important : par exemple un objet connecté qui contribue à faire diminuer l’indice de masse corporel, IMC . Aux Etats-Unis, un point d’IMC en moins représente 200 dollars de dépenses de santé en moins.
Les médecins devront largement prendre part à la création de nouveaux objets connectés, à l’exploitation du big data ( données générées par tous ces objets), etc
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Retrouver mon profil : Dr Marie-Thérèse Giorgio
Merci pour cet article, un sujet important. Il serait intéressant d’avoir les références des citations, par exemple « les objets connectés permettent d’améliorer la prise en charge du diabète… ». Il y a actuellement trop de déclarations enthousiastes sur les médias sociaux sur l’utilité du 3.0, sans que les sources ne soient citées.
Jean-Gabriel, intuitivement, si le patient partage davantage ses données de santé avec son médecin traitant grâce aux objets connectés, le suivi sera amélioré. Par exemple un patient qui ne doit être revu qu’au bout de 3 mois par son médecin pour le suivi de son diabète, ou une hypertension, pourra être revu par exemple au bout de 1 mois si le médecin traitant constate que les glycémies ou les valeurs de tensions artérielles sont anormalement élevées… Plusieurs études ont été présentées par des médecins américains lors de la conférence de Doctors 2.0 and You de 2014 et ont montré que la prise en charge du diabète chez des adolescents avaient ainsi été améliorées. Le médecin était très impliqué, adressait des SMS également aux adolescents, etc
Bonjour, Je suis très intéressée par les objets connectés santé et recherche un stage de fin d’étude dans ce domaine. Connaissez vous des entreprises, dans la région lémanique, travaillant la dedans ? Merci d’avance Cordialement
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2014 ATOUSANTE par edenweb
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