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Pathologies pulmonaires causées par l’amiante

L’exposition à l’amiante est néfaste pour l’appareil respiratoire car les fibres d’amiante, si elles sont inhalées, sont difficiles à éliminer par l’organisme et provoquent des pathologies pulmonaires, qui peuvent survenir 30 ans après l’exposition. Les principales pathologies respiratoires associées à l’exposition à l’amiante sont les fibroses qui sont des pathologies bénignes et les cancers ( des bronches ou de la plèvre). La majorité des maladies provoquées par l’amiante sont d’origine professionnelle. En Suisse, entre 2015 et 2020, on s’attend à un pic du nombre de patients atteints de cancers dus à l’amiante.

Pathologies bénignes causées par l’exposition à l’amiante : les fibroses

Il peut s’écouler plusieurs dizaines d’années entre le début de l’exposition et les premières manifestations cliniques et radiologiques, liées à l’amiante.

Plaques pleurales

Les plaques pleurales sont les lésions les plus fréquentes causées par l’amiante. Elles sont bilatérales et asymétriques, calcifiées ou pas et se situent sur le feuillet pariétal de la plèvre. On les reconnaît sur les radiographies par les calcifications. Elles traduisent une exposition à l’amiante mais ne provoquent pas de problèmes de santé.

Les plaques pleurales ne constituent pas un stade précoce de mésothéliome.

Néanmoins, conformément à la LAA, les plaques pleurales doivent être annoncées à la Suva ou à une autre assurance-accidents compétente.

Les plaques pleurales sont enregistrées comme maladie professionnelle et donnent lieu à un suivi médical régulier.

Fibrose pleurale, pleurésie

L’exposition à l’amiante provoque parfois des inflammations de la plèvre qui s’accompagnent d’épanchements pleuraux qui peuvent provoquer une fibrose pleurale lorsqu’ils régressent. Cette fibrose touche la plèvre viscérale.

Cette cicatrice peut gêner la mobilité des poumons et entraîner un trouble ventilatoire restrictif.

La fibrose pleurale est enregistrée comme maladie professionnelle et donne lieu à un suivi médical régulier.

La causalité s’appuie sur la probabilité de l’exposition à l’amiante et l’exclusion des autres causes de pleurésie.

La fibrose pleurale doit être annoncée à la Suva ou à une autre assurance-accidents compétente.

Atélectasie ronde

L’atélectasie ronde correspond à un collapsus pulmonaire associé à un épaississement pleural en regard, qui s’accompagne de douleurs localisées. La radiographie pulmonaire et la tomodensitométrie objectivent un aspect caractéristique.

Cette atélectasie n’est pas spécifique d’une exposition à l’amiante.

Le retentissement sur la capacité pulmonaire est généralement minime ( éventuel syndrome restrictif lors de l’exploration fonctionnelle respiratoire).

Asbestose

L’asbestose est une pneumoconiose qui résulte de la rétention des fibres d’amiante dans un contexte d’exposition prolongée et intensive à l’amiante. Elle provoque des lésions cicatricielles qui diminuent l’élasticité du parenchyme pulmonaire. Les échanges gazeux au niveau des alvéoles sont également altérés.

L’asbestose conduit à une dyspnée, un trouble ventilatoire restrictif et un trouble de la diffusion.

L’asbestose favorise la survenue de carcinome broncho-pulmonaire.

L’appréciation de la causalité de l’asbestose se fonde sur :

 

Pathologies malignes résultant d’une exposition à l’amiante : les cancers

Carcinome broncho-pulmonaire

II n’existe pas de signes cliniques, radiologiques ou histopathologiques permettant de rattacher avec certitude un cancer pulmonaire à une exposition professionnelle à l’amiante.

En effet, d’autres facteurs que l’amiante peuvent augmenter le risque de cancer du poumon :

L’asbestose est également un facteur de risque pour le développement d’un cancer pulmonaire.
Tous les sous-types histologiques du carcinome broncho-pulmonaire ont été observés.

Pour une même dose cumulative d’amiante ( fibres/années) le risque de mésothéliome est nettement plus élevé que celui de cancer du poumon.
La guérison est possible si le diagnostic est posé suffisamment tôt. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale de la tumeur. Dans certains cas, on recourt à la chimiothérapie, à la radiothérapie.

Les personnes qui présentent un cancer des poumons et qui ont été fortement exposés à l’amiante doivent s’adresser à l’assurance LAA compétente afin de vérifier si leur tumeur correspond à une maladie professionnelle.

Le tabac n’est pas pris en compte dans l’appréciation de la causalité.

Le cancer pulmonaire est considéré comme résultant de l’exposition professionnelle à l’amiante si au moins un des critères suivants est retrouvé :

Ces critères d’Helsinki sont déterminants pour la reconnaissance d’un cancer du poumon dû à une exposition à l’amiante : un cancer du poumon diagnostiqué dans le cadre d’un dépistage par scanner ne sera pas toujours reconnu comme maladie professionnelle, s’il ne répond pas à ces critères.

Mésothéliome de la plèvre ou du péritoine

Le mésothéliome est une tumeur maligne à progression rapide au niveau de la plèvre et plus rarement du péritoine. Il apparaît très exceptionnellement chez des personnes non exposées à l’amiante. Une exposition ancienne à l’amiante est le plus souvent retrouvée.
Le temps de latence pour cette tumeur est très long : 35, voire 40 ans.
Le mésothéliome pleural est en tête des maladies professionnelles annoncées et reconnues en Suisse.

Mésothéliome au niveau thoracique

Le mésothéliome au niveau thoracique se manifeste le plus souvent par une dyspnée, des douleurs, une atteinte de l’état général.
Un épanchement pleural est souvent retrouvé à la radiographie. La tomodensitométrie des formes évoluées objective un épaississement circonférenciel irrégulier, mamelonné, de la plèvre pariétale, associé à une rétraction de l’hémithorax.

On distingue 3 types tumoraux principaux :

Les examens immuno-histochimiques des coupes tissulaires ont permis d’améliorer le diagnostic. 

Le traitement par chimiothérapie vise à améliorer la qualité de la survie.
Des traitements dans le cadre d’études cliniques recourent à l’association chimiothérapie, éxérèse du poumon et de la plèvre touchée, suivie d’une radiothérapie. Ce type de traitement augmente la durée de la survie.

Pour le mésothéliome, la maladie professionnelle est admise si une exposition professionnelle est au moins probable ou si le patient a travaillé dans une branche dans laquelle on peut supposer qu’il y a eu une exposition à l’amiante.

Mésothéliome péritonéal

Le mésothéliome péritonéal est souvent diagnostiqué tardivement, son évolution est souvent plus rapide.

Délai de prescription dans les cas de maladies liées à l’amiante

En mars 2014, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu un arrêt ( Arrêt Howald Moor)mettant en cause le délai de prescription en droit suisse dans le cas de victimes de maladies liées à l’amiante.

Ce délai de prescription est actuellement de 10 ans.

Commentaires de cet arrêt de la Cour Européenne par un Professeur de droit de l’Université de Neuchâtel.

 

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